Buste de Louis II de Bourbon, prince de Condé - commande - Buste

Buste de Louis II de Bourbon, prince de Condé

commande

Buste

Coysevox Antoine En savoir plus

• NomCoysevox
• PrénomAntoine
• Date de naissance1640
• Lieu de naissanceLyon
• Date de décès1720
• Lieu de décèsParis

D'après

1695 vers

Portant les cheveux longs et une courte moustache, le Grand Condé paraît dans sa maturité. L’encolure puissante jaillit d’une chemise recouverte par la cuirasse ornée en son centre d’un masque de Gorgone. Le visage légèrement tourné sur le côté donne une impression de mouvement. Quoique nettement idéalisés, les traits du visage demeurent très réalistes. Comme son pendant le buste du maréchal de Turenne, ce buste du Grand Condé provient des collections de Condé à Chantilly. Présentés au xviii e siècle dans la galerie de l’appartement du Roi à Chantilly, saisis à la Révolution et exposés au musée des Monuments français, ils sont restitués au prince de Condé en 1816. Les derniers princes de Condé, puis leur héritier
le duc d’Aumale, les exposent au Palais-Bourbon. Ce dernier les transfère à Chantilly en juillet 1843, puis après la révolution de 1848, une fois installé en Angleterre, le duc les fait venir à Twickenham en juillet 1852 et les place sous une attribution à Coustou dans sa « salle de Condé ». À son retour en France, il les installe à Chantilly dans la galerie des Batailles qu’il vient de restaurer. Considérés au XVIIIe siècle comme des « portraits de famille » sans nom d’auteur, ces bustes sont attribués à Coysevox pendant la Révolution par Alexandre Lenoir qui les expose et les publie sous ce nom. Alors que le duc d’Aumale les donne à Nicolas Coustou, Jouin dans sa monographie sur Coysevox conserve cette attribution au maître du portrait sculpté sous Louis XIV. À partir de 1892, ils sont généralement attribués à Jérôme Derbais, en raison d’un règlement du 29 août 1707 par le prince Henri Jules : « à Derbais, marbrier, la somme de 2 400 livres pour 4 bustes de marbre qu’il a vendus à S.A.S. Mgr le Prince, savoir un buste représentant Feu Mgr le Prince, un autre représentant Feu M. de Turenne, sans escabellons, et 2 autres bustes représentant 2 Maures avec leurs escabellons126 ». En réalité, cette mention ne prouve en rien que Derbais soit l’auteur des deux bustes : Macon lui-même, après avoir écrit dans le manuscrit127 de son ouvrage Les Arts dans la maison de Condé128 : « Ils sont l’oeuvre de Jérôme Derbais, comme le propose [cette] mention », remplace prudemment sa phrase par : « la date de leur entrée à Chantilly est donnée par [cette] mention ». De ce fait, les deux bustes sont rejetés de l’oeuvre de Coysevox pendant tout le XXe siècle, notamment dans la monographie de Keller-Dorian129. Macon130 se rallie à l’opinion générale en 1925. Cependant, le marbrier Derbais semble un artiste trop secondaire pour que l’on puisse lui attribuer ces deux magnifiques bustes. Son oeuvre sculpté ne mentionne que des travaux mineurs131 : cuve en marbre, bénitiers, travaux de marbrerie, etc. De plus,
aucun autre buste original ne lui a été attribué, comme le soulignent Pope-Hennessy et Hodgkinson. Notre sentiment est partagé par Geneviève Bresc-Bautier qui ne croit pas à l’attribution de nos deux bustes à cet artisan et qui la première ose écrire : « à mon avis, Derbais est un simple marbrier, et marchand, non un sculpteur ». En effet, ces deux magnifiques pendants, pleins de vie et que l’on imagine très ressemblants, paraissent devoir être attribués à un artiste de qualité et non à un simple marbrier. Très célèbres, ils ont été maintes fois copiés et cette notoriété même penche en faveur d’un grand sculpteur. Nous proposons donc de revenir à l’attribution à Antoine Coysevox, déjà établie par Alexandre Lenoir pendant la Révolution136 et maintenue par Courajod, reprise par Pope-Hennessy et Hodgkinson, qui attribuent avec
précaution le buste de Turenne de la Frick Collection, très proche du nôtre, à Coysevox avec un point d’interrogation, et surtout par Geneviève Bresc-Bautier qui n’hésite pas à inclure les bronzes en rapport avec le marbre de Chantilly sous le nom de Coysevox, rejetant ainsi l’attribution traditionnelle de nos marbres à Derbais. En allant plus loin, nous proposons d’identifier les deux marbres aujourd’hui à Chantilly avec les oeuvres exposées au Salon de 1704 par Coysevox et actuellement non localisées : Feu Mgr. le prince de Condé et M. le Maréchal de Turenne, pour lesquelles le catalogue du Salon ne donnait pas d’indication de matériau – raison pour laquelle Pope-Hennessy et Hodgkinson proposaient de dater du début du XVIII e siècle le bronze de Turenne de la Frick Collection, n’excluant pas que ce soit l’oeuvre du Salon de 1704. Coysevox exposait au même Salon le buste d’Armand Jean de Vignerod du Plessis (1629-1715), second duc de Richelieu et petit-neveu du cardinal, daté 1700, désormais à Chantilly : il est donc possible que ces trois marbres soient ceux du Salon de 1704 et aient suivi le même itinéraire. Le lien des bustes de Condé et de Turenne avec ceux du Salon de 1704 avait été établi en 1855 par Jean
Du Seigneur, qui, les ayant malheureusement confondus avec leurs copies en plâtre faites pour les Galeries historiques de Versailles, ne fut pas suivi. Les deux bustes, acquis de Derbais en 1707, trois ans après le Salon, ne sont entrés que tardivement dans les collections de Condé. Or, on sait que Coysevox a sculpté son marbre du Duc de Richelieu à partir de décembre 1699142 ; il est probable que les deux autres bustes datent de la même période. Il s’agirait donc de portraits rétrospectifs idéalisés.

Marbre

; Taille avec mise aux points

Profondeur en cm : 25

Inscription

; sur le piédouche : CONDE

Homme

Bourbon-Condé

; Louis II de

Orléans Henri d', Aumale duc d'

1886 Donation sous réserve d'usufruit Henri d'Orléans duc d'Aumale

propriété privée personne morale ; interdiction de prêt et de dépôt ; donation sous réserve d'usufruit ; Chantilly ; Musée Condé

le Grand Condé. Le rival du Roi-Soleil? Sous la direction de Mathieu Deldicque. Editions Snoeck, 2017.

; p.122-123

Inventaire de Chantilly en 1846, fo 18, n° 10 (buste marbre blanc Le Grand Condé, pied douche marbre portor, de Coustou ; origine : Palais-Bourbon 292 ; envoyé en Angleterre le 26 juin 1852)

Le Grand Condé. Le rival du Roi-Soleil ? Musée Condé Château de Chantilly 04/09/2016 02/01/2017 En savoir plus

• Titre cléLe Grand Condé. Le rival du Roi-Soleil ?
• Date de début04/09/2016
• Date de fin02/01/2017

Sculpture

OA 366

Numéro machine : 00000105040