Paysage aux deux nymphes

Paysage aux deux nymphes

Poussin Nicolas En savoir plus

• NomPoussin
• PrénomNicolas
• Date de naissance1594
• Lieu de naissanceLes Andelys
• Date de décès1665
• Lieu de décèsRome
• FonctionPeintre
• Notice biographiqueNicolas Poussin quitte sa normandie natale en 1612 pour Paris où il fréquentera quelques ateliers comme ceux de Ferdinand Elle ou de Georges Lallemand. Il étudie les oeuvres de Raphaël, Jules Romain et s'intéresse déjà à la sculpture antique.
  Il effectue un premier séjour à Rome en 1624, il obtient des commandes prestieuses mais il va très vite préférer peindre pour une clientèle d'amateurs fortunés. Les sujets religieux, allégoriques et mythologiques ont sa préférence. Poussin est un artiste érudit qui se documente longuement pour réaliser ses compositions. Il s'intéresse à la géométrie, la perspective, l'archéologie. Ses oeuvres reflètent un fort intérêt pour la culture antique.
  En 1640, alors qu'il jouit d'une grande renommée en Italie, il est appelé par Louis XIII. Nommé premier peintre du roi, il est chargé de grands chantiers de décoration, notamment la Grande Galerie du Louvre. Mais il repart définitivement pour Rome deux ans plus tard. Son style change, le paysage notamment l'intéresse davantage, il invente le concept de "paysage idéal", ses compositions sont aussi plus dépouillées, et les sujets abordés emprunts de philosophie stoïcienne.

Création

1659 vers

Chantilly conserve cinq tableaux de Nicolas Poussin illustrant les différentes étapes de la carrière de l'artiste. Celui-ci, qui est le plus tardif, a peut-être été peint pour Charles Le Brun en 1659. Il est typique des paysages historiques peints par Poussin à la fin de sa vie alors qu’il parcourait la campagne romaine aux côtés de son ami le peintre Claude Lorrain. Peintre d’histoire, Poussin incluait toujours dans ses paysages des figures mythologiques ou historiques, car selon la hiérarchie des genres, le paysage est un genre mineur et la peinture d'histoire, représentant la figure humaine, le genre majeur. Le tableau, peint par l’artiste déjà âgé et malade, est une méditation sur la vie humaine, destinée à disparaître, alors que la nature reste immuable.
Le sujet, deux nymphes contemplant sans crainte un serpent qui attaque un oiseau, demeure mystérieux. Le motif du serpent est copié d'après un détail de la mosaïque antique du temple de Préneste ou Palestrina (Rome, Museo Archelogico Nazionale, Villa Barberini) que Poussin pouvait connaître par le Museo Cartaceo, le musée de papier de son protecteur Cassiano dal Pozzo (aujourd'hui conservé à Windsor). Pour certains, la scène serait tirée des Métamorphoses d'Ovide et représenterait Déméter allongée auprès de sa fille séduite par Jupiter, transformé en serpent. Pour d’autres, les nymphes allongées, figuration du Parnasse à partir de la Renaissance et parfois confondues avec les muses, protectrices de la source d’inspiration, symboliseraient les deux sources de l’Acqua Claudia, et le serpent, signe de santé, évoquerait la salubrité des eaux, c’est pourquoi les nymphes ne seraient pas effrayées par lui. Pour d’autres historiens, au contraire, le serpent corrupteur s’opposerait aux nymphes, symboles de la force et de la vitalité de la nature. Le motif du serpent est fréquent chez Poussin dans sa dernière période.

Toile

; Peinture à l'huile

Largeur en cm : 179

Serpent

Le Brun Charles ; Radziwill (vente Radziwill, Paris, 1866/03/23/22, n° 90) ; Reiset Frédéric (1879) ; Aumale duc d'

1886 Donation sous réserve d'usufruit Henri d'Orléans duc d'Aumale

propriété privée Personne morale ; Interdiction de prêt et de dépôt ; donation sous réserve d'usufruit ; Chantilly ; musée Condé

CAT. GRUYER n° 302 ; CAT. PEINT. FSE n° 133

Peinture

PE 302